Propos recueillis pas Jean-Paul Rivière
Comment fonctionne le financement participatif pour les entreprises ?
Daniel Lantin
Les investisseurs, selon l’intérêt qu’ils portent au projet présenté et en réponse aux besoins exprimés, peuvent participer sous forme de prêts ou de minibons. Le prêt est un système classique avec un remboursement contractuel selon un échéancier défini de gré à gré. Les minibons, plus récents, désignent des bons de caisse intermédiés au moyen d’un site internet agréé, avec un remboursement sur 12 mois maximum, Les investisseurs peuvent également entrer dans le capital de l’entreprise et en devenir actionnaires. Feedelios est la seule plateforme Conseiller en Investissement Participatif en outremer, agréée depuis 2014.
Comment examinez-vous les dossiers déposés sur la plateforme?
Nous soutenons des projets innovants, notamment ceux axés sur le développement durable, et qui attirent plus facilement les investisseurs. En règle générale, nous nous assurons avant tout que ceux-ci soient conscients des risques de perte en capital encourus. Néanmoins, afin de les limiter, nous suivons régulièrement les entreprises et nous remontons ces informations aux investisseurs. Dans le cas des minibons, il faut que les entreprises (SA, SAS ou SARL) aient publié au moins 3 bilans, et que le prêt ne serve pas à financer d’éventuelles pertes, mais bien des projets de développement. Les taux d’intérêt sont bien sûr plus élevés que les taux bancaires, offrant ainsi une bonne rentabilité aux investisseurs.
Nous avons en souscription 2 dossiers en minibons : Technik Clim & Froid pour financer l’achat d’une nacelle et de rayonnages pour un magasin de climatiseurs au Moule; et TANAL CARAIBES pour cofinancer la fabrication de la première collection de chaussures, de sacs et de foulards, « Vivre libre...1801 ».
Y a-t-il des plafonds de prêts ?
Aujourd’hui, ils sont limités à 2,5 millions €, l’investisseur étant limité à 2 500 €. Il y a bien sûr des frais de dossier qui s’ajoutent. La contribution moyenne est de 300 € pour les prêts, de 1 200 € pour les minibons, et de 5 000 € à 6 000 € pour les investissements en capital. C’est un secteur dynamique qui évolue très vite.
Le financement participatif peut-il entrer en concours avec d’autres financements ?
Bien sûr, nous pouvons accompagner des dossiers cofinancés par la Région par exemple, ou par des banques. Nous pouvons également être partenaires de BPI France Antilles- Guyane qui n’intervient d’ailleurs que s’il y a un co-financeur.